En marge des valses-hésitations de notre Premier Ministre (sur le mode « non, je n’ai pas dit qu’on pouvait approcher la laïcité de différentes manières ! »), on peut raisonnablement se poser la question de savoir si la laïcité peut et doit s’appliquer pareillement en tous lieux et en tous temps.
A ceux qui militeraient pour une application univoque (oserais-je « aveugle » ?) de la laïcité, l’examen des faits montre beaucoup de contre-exemples. Dans une contribution avec le Père Jacques Anelli et l’Imam Mohamed Bechir Ould-Sass sur « Les religions : menace ou bienfait pour le vivre ensemble ? », Jean-Paul Willaime, fin connaisseur de ces sujet, notait ainsi les différences d’approche, au sein même de l’Etat, entre l’Education Nationale d’une part, les Armées ou le monde hospitalier d’autre part.
Ne peut-on imaginer collectivement et sereinement que le respect d’un principe puisse très bien accepter des applications diversifiées ? Une question d’Esprit et de Lettre sûrement … qui reste difficile à partager dans un environnement qui utilise parfois la République comme une paire d’oeillères.